BREUX-JOUY
Canton de Saint-Chéron
Arrondissement d'Etampes
Superficie: 467 ha
Population 1999 : 1 259 habitants
Cours d’eau : l’Orge et la Renarde
Origine du nom : de Breuil, dérivé du latin brolium : enclos
Roller et Patrimoine du RM3V
Les
traces
d'occupation
humaine
dans
la
vallée
de
la
Renarde
remontent
au
Paléo
lithique
moyen
(80
000
à
30000
ans
av.
J-C).
Les
Celtes,
puis
les
Gaulois
y
trouvent
d'excellentes
conditions
de
vie. Une tête d' homme en marbre blanc témoigne de l'installation d'une colonie romaine à Rimoron.
La
région
christianisée
vers
le
IIIe'
siècle,
et
la
paroisse
de
Breux
existe
au
XIe
siècle.
L'activité
agricole
se
développe,
les
moulins
se
multiplient
:
certains,
comme
celui
de
Breux
en
1380,
ont
un
vivier.
Aux
XIVe
et
XVe
siècles,
la
succession
ininterrompue
de
guerres,
d'épidémies
et
de
pillages
ruine
cette
prospérité.
Il
faut
tout
reconstruire
:
les
petits
seigneurs
cherchent
à
entrer dans la clientèle des grands.
Ainsi,
François
de
Grancher,
seigneur
de
Breux
se
place-t-il
sous
la
protection
de
Jeanne
de
Graville,
baronne
de
Saint-Yon.
La
terre
et
la
seigneurie
de
Breux
passent
au
XVIe
siècle
aux
mains
de
ses
descendants.
L'une
d'elles,
Marie-Charlotte
de
Balzac
d'Entrague,
cède
ses
biens
à
l'Hôtel-
Dieu
de
Paris.
Par
suite
d'échanges,
Breux
entre
en
1659
dans
le
marquisat
de
Baville
appartenant
à
Guillaume
de
Lamoignon,
premier
président
au
Parlement
de
Paris.
Breux
vit
dans
l'orbite
de
Breuillet d'où lui vient son prêtre.
Les
enfants
sont
également
scolarisés
à
Breuillet
jusqu'en
1866,
année
au
cours
de
laquelle
est
créée
l’école
de
garçons
à
Jouy
-
rattachée
à
Breux
pour
former
une
seule
commune.
Breux
a
une
vocation
exclusivement
agricole:
y
sont
pratiquées
la
culture
des
céréales
et
de
la
vigne,
la
polyculture
maraîchère,
et
surtout
la
culture
des
plantes
à
graines
destinées
aux
établissements
Vilmorin,
Clause
ou
Simon.
Dans
les
années
1950,
tous
ces
produits
sont
écoulés
avec
difficulté,
et
les terres sont cédées à des Parisiens en mal de verdure.
La
voie
ferrée
n'apporte
pas
de
développement
industriel,
mais
accroît
le
nombre
de
résidents.
Breux-Jouy reste aujourd'hui une commune rurale.
PONT
Époque romaine
Grès
Sur la Renarde
À
l'époque
romaine,
la
vallée
de
la
Renarde
connaît
une
importante
occupation
humaine
:
à
Rimoron,
au
moulin
de
l'Escury,
et
surtout
à
Souzy
où
se
trouve
un
conciliabulum, lieu culturel de grande envergure.
Reprenant
souvent
les
anciennes
routes
gauloises,
des
routes
romaines
vont
alors
vers
Orléans
et
Dourdan.
L'une
d'elles
remonte
la
Renarde.
Saint-Yon
est
à
l'époque
un
poste
de
surveillance
de
ces
routes
;
ce
pont
romain,
construit
en
contrebas de la butte, permettait peut-être d'y accéder.
Des
recherches
archéologiques
permettraient
de
mieux
connaître
cet
ancien
réseau routier.
FONTS BAPTISMAUX
Pierre
Église Saint-Martin
Traditionnellement,
les
fonts
baptismaux
sont
placés
à
l'entrée
des
églises.
En
effet,
pour
pouvoir
entrer
et
progresser
dans
la
maison
de
Dieu,
il
faut
être
devenu
enfant
de
Dieu,
c'est-à
dire
avoir
reçu
le
baptême.
C'est
la
raison
pour
laquelle
le
baptistère
était
également
souvent
placé
à
l'extérieur
de
l'église.
De
forme
classique,
les
fonts
baptismaux
de
l'église
saint-Martin
présentent
une
cuve
divisée
en
deux,
portée
par
une colonne et fermée par un lourd couvercle en bois.
Ils
montrent
des
traces
de
polychromie.
Détournés
de
leur
fonction,
ils
ont
changé
de
place
liturgique
:
installés
devant
le
choeur,
ils
font
désormais office d'autel.
ÉGLISE SAINT-MARTIN
XIIe et XIVe siècles
Pierre et meulière
Place de l'Église
L'église
est
dédiée
à
saint
Martin,
évêque
de
Tours
surnommé
«
apôtre
des
Gaules
».
Avec
son
clocher
en
bâtière
et
son
chevet
à
fond
plat,
elle
est caractéristique des églises en Hurepoix.
Le
porche
couvert
en
appentis
est
quant
à
lui
moins
courant.
Du
plan
certainement
autrefois
en
croix
subsistent
la
nef
et
le
bras
droit
qui
conservent
des
éléments
du
XIIe
siècle
:
la
voûte
du
bas-côté
et
le
masque
sculpté d'un cul-de-lampe.
Aux
murs,
des
traces
d'anciennes
ouvertures
témoignent
des
remaniements
effectués
au
XIVe
siècle.
La
cloche
de
1779
est
toujours
en
place.
Une
colonne
et
un
gros
pilier
auquel
s'adosse
l'autel
dédié
à
sainte
Anne
et son retable séparent le choeur du bas-côté droit.
MASQUE
XIIe siècle
Pierre
Église Saint-Martin
Figure
courante
de
l'iconographie
médiévale,
ce
masque est l'un des plus anciens éléments de l'église.
Sculpté
sur
un
cul-de-lampe,
il
reçoit
la
poussée
de
l'arc de la chapelle latérale.
Intrusion
humaine
dans
une
architecture
non-
figurative,
il
semble
incarner
la
condition
terrestre,
comme
si
la
poussée
de
l'arc
traduisait
le
poids
du
péché.
Ce
masque
s'apparente
à
ceux
de
l'église
de
Saint-
Chéron.
FERME DE RIMORON
XVIe et XVIIIe siècles
Pierre enduite
Rimoron
Dernière
grande
ferme
de
Breux-Jouy,
Rimoron
présente
une
structure
traditionnelle
de
bâtiments
fermés
autour
d'une
cour
carrée.
Le
grand
porche,
véritable
passage
couvert,
conserve
la
passerelle
en
bois
reliant
les
greniers
des
bâtiments
de
chaque côté.
Le
pigeonnier
est
inclus
dans
l'une
des
ailes,
sous
la
forme
d'une
tour
carrée.
La
trace
visible
d'une
arche
sur
le
bâtiment
opposé
à
l'entrée
laisse
supposer
l'existence
antérieure
d'un
deuxième
passage
couvert
donnant
accès
à
la
cour
du
château,
où un troisième passage conduit au parc.
CROIX DE PROCESSION
XIVe et XVe siècles
Bois et métal
Église Saint-Martin
Dégagée
lors
des
fouilles
pendant
la
campagne
de
restauration
de
1984,
cette
croix
de
procession
a
dû
guider
les
habitants
de
Breux
pour
le
pèlerinage
à
Saint-
Sulpice et en bien d'autres occasions ordinaires ou extraordinaires.
Les
bras
de
la
croix
sont
décorés
de
fins
rinceaux
de
feuillages
et
de
fleurs,
ainsi
que
de
cartouches
quadrilobés
dans
lesquels
figurent
les
symboles
des
quatre
évangélistes
:
l'aigle
pour
Jean,
le
lion
pour
Marc,
le
taureau
pour
Luc
et
l'homme
pour Matthieu.
MAÎTRE-AUTEL
XVIIe siècle
Bois (4 X 4m)
Église Saint-Martin
Conséquence
de
la
Contre-Réforme,
Breux
reçoit
au
XVIIe
siècle
un
nouveau
mobilier
d'église
composé
notamment
de
trois
autels
et
de
leurs
retables
ainsi
que
d'une
chaire.
Le
maître-autel
et
son
retable
occupent
tout le chevet.
En
forme
de
tombeau
aux
angles
ornés
d'une
tête
d'ange
ailé,
le
maître-autel
est
décoré
d'une
colombe
dorée
aux
ailes
déployées,
symbole
de
l'Esprit
saint,
se
détachant
sur
un
fond
de
nuages
argentés
traversés
de
rayons
dorés,
représentation
du
Père.
Le
tabernacle
évoque
un
temple,
sur
la
porte
duquel
l'Agneau
du
sacrifice
-
symbolisant
Jésus
-
figure couché au pied de la croix d'où émanent des rayons.
Le
retable
est
orné
d'une
toile
centrale
représentant
une
Descente
de
croix.
Un
document
fait
référence
à
l'origine
de
cette
oeuvre
:
«
L'an
mil
huit
cent
cinquante
cinq,
le
six
du
mois
d'octobre,
madame
Hébert,
propriétaire
à
Breux,
a
fait
don
d'un
tableau
pour
le
maître-autel,
représentant
une
descente
de
croix,
lequel
a
été
confié
pour
l'exécution
à
Monsieur Laroche, peintre ».
Joseph
d'Arimathie
a
déjà
déposé
Jésus
sur
le
linceul
dont
il
va
être
enveloppé.
Marie
et
Marie
Madeleine,
éplorées,
jean,
Nicodème
et
Pierre
entourent
le
Christ.
Cette
oeuvre
est
l'un
des
derniers
tableaux
de
l'artiste, célèbre en son temps, décédé le 3 novembre 1856.
LUTRIN
XVIIe siècle
Bois verni (H. : 190 cm)
Église Saint-Martin
Parmi
le
mobilier
dont
l'église
a
été
dotée
au
XVIIE
siècle
figurent
une
chaire
et
un
lutrin.
La
forme
du
pupitre
destiné
aux
livres
de
chant,
triangulaire,
rappelle
le
toit
d'une maison et le côté est percé d'un trou.
Le
pupitre
repose
sur
un
pied
fixé
sur
une
petite
armoire
carrée,
destinée
à
ranger les livres.
PIGEONNIER
Brique
Ferme de Rimoron
La
ferme
autrefois
seigneuriale
de
Rimoron
n'a
pas
de
pigeonnier
isolé
:
une
petite
tour
carré
incluse
dans
le
corps
de
bâtiments
de
la
ferme en fait office.
Un
arc
ogival
conservé
dans
la
maçonnerie
laisse
croire
qu'un
passage
s'ouvrait
autrefois
sous
cette
tour.
comme
dans
le
corps
de
bâtiment adjacent.
Ce
pigeonnier,
de
petites
dimensions,
présente
quelques
similitudes
avec
les
«
toîts
à
porcs
et
poulailler
»
de
l'Étampois
:
il
est
équipé
d'une
seule
fenêtre
à
l'étage
et
est
dépourvu
de
communication
avec
le rez-de-chaussée afin de protéger les volailles des prédateurs.
CHÂTEAU DE RIMORON
XIXe siècle
Pierre enduite
Rimoron
D'origine
ancienne,
le
fief
de
Rimoron
appartient
au
début
du
XIVe
siècle
à
Agnès
de
Saint-Yon,
épouse
de
Robert
de
Tanlay.
En 1340, ses neveux le vendent aux religieuses de La Saussaie-les-Villejuif.
Au
XVIIIe
siècle,
les
dames
de
Saint-Cyr,
qui
n'exploitent
pas
directement
le
fief,
en
perçoivent
la
dîme
et
disposent
du
droit
de moyenne et basse justice. Mais la haute justice et le droit de chasse appartiennent au marquis de Baville.
Vendu
comme
bien
national
pendant
la
Révolution,
il
appartient
au
XIXe
siècle
à
la
famille
Collas.
Le
château
est
aménagé
à
cette
époque
il
s'agit
d'une
maison
bourgeoise,
en
surplomb
sur
la
rivière,
jouxtant
la
ferme.
Le
parc
renferme
des
sources
et
un
canal.