Roller et Patrimoine du RM3V
Courson-Monteloup
Canton de Limours
Arrondissement de Palaiseau
Superficie : 374 ha
Population 1999: 586 hab.
Habitants : les Montelupins
Origine du nom : du nom d'homme d'origine latine
Curtius, complété du suffixe –acum
Au
XVIe
siècle,
le
site
est
occupé
par
divers
hameaux
constituant
plusieurs
fiefs
et
seigneuries
distincts,
Cincehours,
Monteloup
et
Launay-Courçon.
Les
seigneurs
de
Cincehours
et
de
Monteloup
sont
mentionnés
dans
un
acte
daté
de
1468.
En
1515.
Geoffroy
Le
Maître,
prévôt de Montlhéry, apparaît comme seigneur de ces deux terres.
Son
fils
Gilles
lui
succède.
Avocat
général,
il
devient
premier
président
du
Parlement
de
Paris
en
1551.
La
chapelle,
qu'il
fait
construire
dans
la
cour
de
Cincehours
en
1544,
est
érigée
en
église
paroissiale
en
1559,
sous
les
vocables
de
la
Nativité,
de
la
Sainte
Vierge
et
de
saint
Claude.
L'un
de
ses
descendants
vend
le
domaine
en
1639
à
François
de
Tronchay,
qui
y
adjoint
l'année suivante la terre de Launay-Courson.
En
1655,
ces
terres
sont
achetées
par
Balthazar
de
Fargues,
responsable
de
l'approvisionnement
de
la
Place
forte
de
Hesdin.
Enrichi
par
des
malversations
et
poursuivi
pour
ses
délits,
il
est
exécuté
en
1665,
et
ses
biens
sont
confisqués.
En
1667,
Louis
XIV
fait
don
de
la
terre
de
Courson
à
Guillaume
de
Lamoignon,
premier
président
du
Parlement
de
Paris,
et
l'érige
par
lettres
patentes
de
1670
en
comté-pairie
de
Launay-Courson,
du
nom
du
petit
fief déjà possédé par la famille des Lamoignon au milieu du XVIe siècle.
En
1775,
les
descendants
vendent
le
domaine
à
Dupleix
de
Bacquencourt,
qui
est
guillotiné
sous
la
Terreur.
Sa
fille
épouse
le
comte
de
Montesquiou-Fezensac.
Son
gendre
est
le
général
Arrighi
de
Casanova,
duc
de
Padoue,
dans
la
famille
duquel
le
domaine
est
resté
depuis
lors.
Par
décrêt du président de la République, la commune prend le nom de Courson-Monteloup en 1882.
GRAND SALON
XVIIe et XIXe siècles
Château de Courson
En
1850,
Ernest,
second
duc
de
Padoue,
transforme
le
vestibule
à
l'italienne
du
XVIIe
siècle
en
un
grand
salon,
remplaçant
l'entrée
axiale
par
un
vaste
balcon
dit
«
à
l'impératrice ».
Il
le
fait
décorer
par
le
peintre
Denuelle,
qui
dessine
un
plafond
en
trompe
l'oeil
orné
de
fleurs
et
d'oiseaux,
augmentant
de
façon
illusoire
le
volume
de
la
pièce.
Sur
les
murs
sont
conservés
des
médaillons
du
XVIIe
siècle,
représentant
sur
fond
doré
des
empereurs et des dignitaires de l'empire romain.
Des
vases
en
imitation
de
porphyre
datant
de
la
même
époque
sont
disposés
aux
angles
de
la
balustrade
qui
clôt
la
galerie.
Ernest
de
Padoue
complète
le
décor
par
des
cantonnières
en
tapisserie
d'Aubusson
ornées
au
centre
du
monogramme
H
P.
Le
parquet,
posé
au
XIXe
siècle,
est
recouvert
d'un
tapis
de
la
manufacture
de
la
Savonnerie,
orné
de
motifs
de
lion
et
de
monstres
marins
évoquant
les
mosaïques
de
Pompéi et d'Herculanum.
Le
mobilier
Napoléon
III,
noir
et
or,
comprend
des
fauteuils
de
style
néo-Louis
XV
recouverts
de
tapisserie
d'Aubusson
et
des
chaises
imitant
la
laque
chinoise.
Dans
la
galerie sont disposés deux bustes de Napoléon III et de l'impératrice Eugénie.
BIBLIOTHÈQUE
XVIIIe et XIXe siècles
Château de Courson
La
bibliothèque
est
aménagée
au
XVIIIe
siècle
par
Dupleix
de
Bacquencourt
et
décorée
de
nouveau
au
XIXe
siècle.
Située
dans
l'aile
droite
dont
elle
est
la
seule
pièce
chauffée,
elle
prolonge
la
galerie
de
peintures
et,
après
avoir
admiré
la
collection, les visiteurs y rejoignaient leur hôte.
Certains
amis
de
Dupleix
de
Bacquencourt
travaillaient
pour
la
Compagnie
des
Indes.
Sa
collection
d'objets
rappelant
les
voyages
maritimes
y
est
conservée,
notamment
des
lunettes,
des sphères armillaires, et une maquette de corvette.
Les
bibliothèques
en
bois
sont
garnies
de
livres
lui
ayant
appartenu,
constituant
une
collection
de
type
encyclopédique
qui
comporte
notamment
des
ouvrages
relatifs
au
droit,
à
l'histoire,
ou
aux
sciences
naturelles.
La
pièce
est
ornée
de
deux
bustes
de
Napoléon
Ier,
et
de
Napoléon
III,
et
de
copies
d'antiques réalisées au XIXe siècle.
NAPOLÉON Ier
1812
Peintre : Girodet
Peinture à l'huile
Château de Courson
Ce
portrait
en
pied
de
Napoléon
Ier
en
costume
de
sacre
est
commandé
par
Jean-Thomas
Arrighi
de
Casanova,
général
d'empire
et
cousin
de
l'empereur,
qui
l'a
nommé
duc
de
Padouepour le récompenser d'avoir participé à ses campagnes.
L'oeuvre
est
placée
dans
une
ancienne
chambre
du
XVIIe
siècle,
transformée
en
cabinet
de
travail,
qui
contient
des
souvenirs
personnels
du
duc,
dont
une
copie
du
masque
mortuaire
du
captif de Sainte-Hélène, et les bustes de Napoléon et de sa mère.
L'auteur
du
tableau,
Girodet,
a
participé
sous
la
direction
de
David
à
l'exécution
du
Sacre
de l'Enpereur, réalisant les accessoires du sacre.
CHATEAU D'EAU
Fin du XVIe siècle
Pierre
Château de Courson
Ce
bâtiment
rectangulaire,
édifié
entièrement
au-dessus
du
niveau
du
sol,
est
le
seul édifice de ce type conservé en France.
La
présence
du
réservoir
circulaire
en
grès
situé
à
l'intérieur
est
visible
de
l'extérieur, car elle occasionne un renflement convexe sur deux des murs.
La
façon
dont
l'eau
est
pompée
à
l'origine
n'est
pas
connue.
En
1860,
le
château
d'eau
est
pourvu
d'une
machine
à
vapeur
construite
par
Stolz,
mécanicien
à
Paris,
actionnant des pompes pour « élever les eaux d'une source ».
Cette
machine,
de
«
force
un
cheval
et
demi
»,
comporte
une
chaudière
timbrée
à 5 atmosphères.
CHÂTEAU DE COURSON
1550, XVIIe et XIXe siècles
Brique et pierre
Domaine de Courson
En
1550,
Gilles
Le
Maître
fait
construire
un
manoir
composé
d'un
corps
de
logis
principal
divisé
en
trois
parties
et
de
quatre
pavillons.
Deux
ailes
basses
en
retour
et
un
châtelet
d'entrée
sont
également
compris
dans
l'enceinte
des
fossés.
François
du
Tronchay
aménage
les
plans
d'eau
de
l'avant-cour,
bâtit
deux
autres
pavillons,
et
entreprend
la
construction
d'une galerie qui est achevée par Balthazar de Fargues.
Celui-ci
rebâtit
la
chapelle
paroissiale
à
proximité
du
château.
Vers
1676,
Nicolas
de
Lamoignon
de
Bâville,
seigneur
de
Courson,
transforme
le
manoir
d'origine
en
un
château
résidentiel
d'architecture
classique.
Les
baies
sont
notamment
agrandies.
Dupleix
de
Bacquencourt
crée
le
«
salon
de
galerie
»,
réaménage
l'aile
droite
et
reconstruit
les
remises
des
carrosses.
En
1820,
Arrighi
de
Casanova
fait
appel
au
paysagiste
Louis-Martin
Berthault,
qui
transforme
le
parc
suivant
le
goût de l'époque, et les communs et la chapelle sont reconstruits par l'architecte Damesme.
Courson
abrite
alors
l'importante
collection
de
peintures
italiennes
et
espagnoles
du
XVIIe
siècle
de
Casanova.
Le
second
duc
de
Padoue,
Ernest,
fait
décorer
l'intérieur
du
château
par
l'architecte
Delarue
et
le
peintre
Denuelle.
Dans
le
parc,
les
paysagistes
D.
et
E.
Bühler
créent
un
lac
et
une
grande
serre
pour
les
plantes
exotiques.
L'actuel
château,
qui
reste
la
propriété
des
descendants
du
duc
de
Padoue,
comporte
un
corps
de
logis
central
unifié
sous
un
vaste
comble
et
deux
ailes
dotées de pavillons, dont certains datent du XVIe siècle.
Les
toits
des
divers
pavillons
et
des
ailes
sont
indépendants
les
uns
des
autres
et
de
hauteurs
différentes.
L'avant-
corps
central
est
orné
d'un
fronton
triangulaire
richement
décoré.
Les
briques
employées
dans
les
parties
pleines
alternent
avec
des tablettes en pierre, des feuillages et des draperies sculptés
CHAPELLE DE LA VIERGE
1655 et XIXe siècle
Château de Courson
Une
première
chapelle,
construite
en
face
de
l'entrée
du
parc
par
Gilles
Le
Maître,
est
bénie
en
1543.
En
1655,
Balthazar
de
Fargues
rebâtit
cette
petite
église
à
son
emplacement
actuel,
à
partir
des
murs
d'un
pigeonnier,
et
elle
sert
d'église
paroissiale
jusqu'à la Révolution.
Vendue
comme
bien
national,
elle
est
rachetée
par
les
propriétaires
de
Courson
à
la
fin
du
XVIIIe
siècle
et
redevient
alors
une
chapelle
privée.
Elle
est
restaurée
dans
les
années
1820
d'après
les
plans
d'Emmanuel-Aimé
Damesme,
dans
le
style
classique.
Cet
architecte
édifie
le
péristyle
et
la
baie
semi-circulaire
qui
le
surplombe,
le
clocheton,
et
remplace les tuiles de la toiture par des ardoises.
À
nouveau
consacrée,
la
chapelle
est
dédiée
à
la
Vierge,
dont
le
décor
réalisé
par
le
peintre
Denuelle
évoque
le
culte.
La
voûte
en
anse
de
panier
est
ornée
d'Ave
Maria
entrelacés,
et
la
corniche
d'extraits
des
Litanies
de
la
Vierge.
L'autel
de
marbre
blanc
est
réalisé
en
Italie
selon
le
modèle
de
l'un
de
ceux
de
Sainte-Marie-Majeure.
Les
fonts
baptismaux
sont
en
marbre
rouge,
comme
les
pilastres
corinthiens.
La
chapelle
est
remise en état en 1990.
PUITS
Pierre
Ce
puits
circulaire,
clos
par
un
mur
élevé
sur
les
trois
quarts
de
la
circonférence
et
fermé
par
une
porte
de
fer,
est
celui
du
domaine
de
Courson,
qui
constitue
au
XVIIe
siècle un ensemble caractéristique de la vie rurale.
Cette
propriété
comporte,
outre
le
château,
un
hameau
comprenant
une
ferme,
ses
dépendances
et
les
maisons
de
manouvriers
regroupés
autour
d'une
cour
commune
où
est situé le puits.
La ferme fournit alors le seigneur en fruits et légumes.
POMPE DRAGOR
Première moitié du XXe
siècle
Fonte
Place des Tilleuls
En
1875,
la
municipalité
décide
le
forage
d'un
puits
communal
sur
la
place
publique
du
hameau
de
Monteloup.
L'eau
est
atteinte
à
la
profondeur
de
18
mètres,
alors
que
les
puits
de la région mesurent généralement 40 à 50 mètres.
L'installation
d'une
pompe
à
bras
est
prévue
dès
l'origine,
pour
faciliter
la
distribution
d'eau.
Cette
pompe
à
chaîne,
de
la
marque
Dragor,
installée
vers
les
années
1930-1940,
comporte
deux
manivelles
placées
de
part
et
d'autre.
Elles
permettent
d'actionner
la
chaîne
portant
des
godets
qui
remontent
l'eau,
et
celle-ci
s'écoule
par
un
bec
en
forme
de
tête
de
lion.
Sur
le
corps
de
la
pompe
se
trouve
l'inscription
«
Bté
S.G.D.G
»,
signifiant
«
breveté
sans
garantie du gouvernement ».
MAIRIE-ÉCOLE
1884
Architecte: Baurienne
Meulière enduite
Place des Tilleuls
La
démission
du
maître
d'école
en
1791
atteste
l'existence
d'une
classe
à
cette
époque.
L'instituteur
est
aussitôt
remplacé,
mais
les
écoles
de
plusieurs
communes
sont
regroupées
en
1794,
et
les
enfants
de
Courson
vont
alors en classe à Vaugrigneuse.
En
1879,
le
conseil
municipal
vote
la
construction
d'une
mairie-école,
et
les
plans
de
l'architecte
Baurienne
sont
acceptés
en
1882.
Monteloup,
site
éloigné
du
château
de
Courson,
est
choisi
pour
l'implantation
du
bâtiment.
Les travaux sont terminés en 1884.
L'édifice,
d'une
architecture
très
sobre,
élevé
sur
un
plan
rectangulaire
et
comportant
deux
niveaux,
est
de
style
dit
«
républicain
».
La
façade
comporte
deux
fenêtres
à
chaque
étage,
et
la
travée
centrale
est
percée
d'une
porte
surmontée
d'une
inscription,
au-dessus
de
laquelle
est
élevé
au
niveau du toit un cartouche comprenant un cadran.
La
toiture,
à
quatre
pans,
est
couverte
de
tuiles.
Un
clocheton
abritant
la
cloche de l'école la somme.