Roller et Patrimoine du RM3V
Forges-les-Bains Canton de Limours Arrondissement de Palaiseau Superficie : 1458 ha Population 1999 : 1 229 hab. Habitants : les Forgeois Origine du nom : du toponyme Fabrica, désignant en ancien français des installations postérieures aux Romains, dérivé du latin faber, « ouvrier travaillant le fer ».
Forges est occupé dès l'époque gallo-romaine. Un seigneur nommé Tévin de Forges, dont les descendants conservent la seigneurie jusqu'au XIVè siècle, est mentionné en 1090. Il fait don en 1110 de l'église de Forges à l'abbaye de Longpont. et partage avec le prieuré les frais de construction d'un moulin et d'aménagement d'un étang piscicole, ainsi que leurs bénéfices. En 1140, le prieur obtient le droit d'établir une foire le jour de l'Assomption, et la paroisse est érigée en 1151. Au XVIè, siècle, la famille de Baillon possède les terres de Forges, qui appartiennent aux Le Jarriel de 1677 à 1810, puis à la famille de Saint-Vincent. Des sources thermales, dont les propriétés sont connues dès le XVIIè siècle, favorisent l'activité de la ville à partir du XIXè siècle. En 1838, un premier établissement thermal est créé, sont soignés les scrofuleux, et un deuxième ouvre ses portes en 1841. Les traitements hydrothérapiques et les bains y sont pratiqués. En 1859, une succursale de l'Hôpital des enfants malades est également ouverte pour accueillir des enfants scrofuleux. L'hôpital est agrandi en 1880, et un orphelinat destiné aux garçons de 7 à 16 ans lui est adjoint deux ans plus tard. En 1890, le premier établissement thermal se reconvertit dans l'exploitation des eaux minérales de Forges, destinées à la consommation et fournissant la région parisienne. La Société fermière des eaux de Forges-les-Bains poursuit son activité jusqu'en 1940, mais la succursale de mise en bouteille des eaux d'Ardillières cesse son activité en 1909. l'ingénieur responsable ayant été tué par le petit Arpajonnais. Une conserverie de tomate occupe alors ses locaux, remplacée en 1932 par la Société agricole des fermiers réunis, qui collecte le lait dans un rayon de 80 à 90 kilomètres. Le lait et les yaourts sont vendus dans toute la région. Après la Seconde Guerre mondiale, l'hôpital des enfants malades est affecté aux jeunes convalescents venant des hôpitaux parisiens. L'agriculture demeure l'activité essentielle des Forgeois jusque dans les années 1960, mais !'ruine de laitage est remplacée par la société Neyrac Films en 1967. Peu de fermes subsistent ultérieurement dans la commune. Certaines se sont reconverties dans la vente de fleurs.
VIERGE À L'OISEAU XIVe siècle Grès (H. : 110 cm)
Cette Vierge est caractéristique de la production sculpturale en Île-de-France au XIVe siècle. Marie est dotée d'un visage rond et plein, avec une fossette sur le menton, des lèvres fines, un nez droit, un cou épais, et ses cheveux forment des boucles régulières. Ses chaussures pointues dépassent de sa robe aux longs plis tombants, en partie cachée par un manteau amoncelé en fronces étagées sur les genoux. Cette Vierge n'est plus la Reine du ciel représentée au XIIIe siècle, mais une mère dont l'enfant joue avec une colombe. Elle est également appelée « Vierge à la marguerite », car la position de sa main droite indique qu'elle tenait une fleur, comme c'est le cas dans beaucoup d'œuvres de l'époque. Une photo de 1910 1a représente avec une couronne métallique ornée de perles, et portant des colliers. Jésus est alors également couronné.
LITRE FUNERAIRE ARMORIÉE (détail) XVIIIe siècle Pierre peinte (50 x 58.5 cm) Église Notre-Dame-de-l'Assomption de-la-Vierge La litre funéraire est une bande noire tendue ou peinte à l'intérieur ou à l'extérieur d'une église, lors des obsèques d'un seigneur, et qui porte ses armoiries. Cet hommage est un privilège des seigneurs haut-justiciers. Les armes ornant cette litre sont celles de la famille de Lamoignon. Les seigneurs de Forges rendent la moyenne et la basse justice, Mais la haute justice relève des seigneurs de Courson. Jean-Baptiste Le Jariel, seigneur de Forges de 1694 à1717, achète en août 1700 les droits honorifiques et de prééminence pour lui et héritiers dans l'étendue de sa seigneurie. À son décès, sa litre est peinte dans l'église de Forges. M. de Lamoignon, seigneur de Courson, intente un procès à sa veuve, refusant d'abandonner ce privilège de seigneur, haut-justicier, et fait remplacer dans l'église la litre funéraire des Le Jariel par la sienne, dont subsistent deux blasons.
BÉNITIER VIIIe siècle Marbre (H. : 104 cm) Église Notre-Dame-de-l'Assomption-de-la-Vierge
Ce bénitier comporte une vasque en forme de vaste coquille de tridacne et une colonne à volutes rentrantes, reposant sur une base de forme carrée. Son marbre veiné, vert, rouge et blanc, identique à celui des che minées de la demeure seigneuriale, indique qu'il a peut-être été offert par la famille Le Jariel, lors de la transformation de de son château dans la première moitié du XVIIIe siècle. Un petit bénitier de grès, encastré dans la paroi sud du collatéral, est orné d'un blason de marbre blanc, portant à la fois les armes des Le Musnier, seigneurs de Forges de 1662 à 1677, et celle des Le Jariel, propriétaires de la seigneurierie de 1677 à 1810
DALLE FUNÉRAIRE 1643 Pierre blanche (78 x 84 cm) Église Notre-Dame-de-l'Assontption-de-la-Vierge Cette dalle est la pierre tumulaire d'Alexandre de Baillon, chevalier, conseiller du roi, seigneur de Forges et de Bajolet de 1624 jusqu'à sa mort, survenue le 27 décembre 1643. Vers 1750, l'abbé Lebeuf en a fait une description : « Son effigie le représente en armure avec col rabattu sur le gorgerin, chaussé de bottes molles à revers, l'épée au côté. Il porte une longue perruque, a la moustache, la barbe pointue au menton(…) Au-dessus de l'effigie,un écusson à tête de léopard, avec trois annelets enlacés, (armes de la famille de Baillon), pour timbre : un heaume à grands lambrequins flottants, tournés a dextre. »
ÉGLISE NOTRE-DAME-DE-L'ASSOMPTION-DE-LA-VIERGE XIIè, XIIIè, fin du XVè siècle et 1861 Meulière et grès Rue du Général-Leclerc
En 1110, Tévin de Forges donne l'église à l'abbaye clunisienne Sainte-Marie de Longpont. Endommagé pendant la guerre de Cent Ans, l'édifice est reconstruit en grande partie à la fin du XVè siècle, et Michel Rat, seigneur de Forges de 1482 jusqu'au début du XVIè, siècle, participe alors peut-être aux travaux. En 1861, de nouveau délabré, l'édifice est restauré et consolidé. La voûte et le clocher sont refaits, le chevet, la charpente et la toiture sont réparés, et les vitraux sont changés. En 1878,la cloche est refondue. L’église actuelle comporte un clocher de plan carré, buté par des contreforts d'angles disposés en équerre, qui comporte quatre niveaux éclairés par des baies en arc légèrement brisé et est couvert d'un toit en bâtière. L'entrée de l'édifice est située au sud, où une porte à petits plis est protégée par un porche « caquetoire ». Le portail, du XVè siècle, conserve une archivolte en anse de panier, surmontée d'un arc en accolade sommé d'un fleuron et orné de rinceaux, d'un rat et d'un lion dont la tête a été martelée. Deux pinacles ouvragés l'encadrent. À l'intérieur, la nef de cinq travées, voûtée en anse de panier, est ouverte au sud sur un unique collatéral, par de grandes arcades en arc brisé qui reposent sur des colonnes octogonales. Ce collatéral est flanqué de cinq chapelles en épi, voûtées d'ogives. Le chœur ogival, qui date du XIIIe siècle, est terminé par un chevet plat percé de trois baies en plein cintre.
CHÂTEAU DES FORGES XVIIe et XVIIIe siècles Pierre meulière et grès Rue des Richards
U n château existe à Forges dès le XIIIe siècle. Il est rebâti au XVIIe siècle,probablement par la famille de Baillon, et entièrement transformé par Edme Mathurin Le Jariel, écuyer du roi, seigneur de Forges de 1717 à 1729, dans la famille duquel le domaine reste jusqu’en1810. En1819, le château est acheté par Pierre Antoine Robert de Saint-Vincent, dont la famille en conserve la propriété. L'édifice à un étage, de style classique, est composé d'un corps central, surmonté d'un attique couronné d'un fronton triangulaire, et flanqué de deux pavillons avec des combles à la française, percés de lucarnes. La grille d'entrée, également du XVIIIe siècle, est bordée par un ahah.
CHÂTEAU DE PIVOT Première moitié du XIXe siècle Pierre et brique
Le lieu est habité depuis longtemps, car Etienne de Viroflay vend en 1274 un manoir situé à Pivot, avec ses dépendances, un jardin et un fief de 90 arpents. Ce château a pour origine un pavillon de chasse du XVIe siècle, entouré de fossés, appelés « canaux » et alimentés par de nombreuses sources. Le domaine est vendu en 1775 à la comtesse de Brionne, propriétaire du comté de Limours, mais son fils, le prince de Lambesc, s'en sépare en 1817. Entre les années 1830 et 1850, le nouveau château est construit à l'emplacement de l'ancien manoir, et les douves sont comblées. Cette demeure comporte un corps central surmonté d'un clocheton, flanqué au sud d'un pavillon carré avec un toit à la Mansart percé de lucarnes et au nord d'une aile basse, couverte en terrasse. Au milieu du XIXe siècle, le paysagiste Varé aménage le parc de 17 hectares « avec hautes futaies, perspectives étudiées, canaux et étangs. »
LAVOIR D'ARDILLIÈRES XIXe siècle Grès et bois de chêne Ardillières, rue de la Fontaine
Ce lavoir rectangulaire est sommé d'un toit à quatre pans couvert de tuiles, soutenu par des piliers et une charpente de chêne. La cuve enterrée, alimentée par une source au débit permanent, est entourée de dalles de grès sur lesquelles est lavé le linge. L'édifice a été restauré en 1985.
CHÂTEAUDE LA HALETTE (hôtel de ville) 1865 Brique 9, rue du Docteur-Babin Ce château à un étage comporte un avant-corps central surmonté d'un fronton triangulaire brisé et deux ailes à deux travées. Les combles sont percés de lucarnes à fronton cintré. À l'intérieur, les peintures et les décorations sont du peintre Louis Esnault. Lors de la guerre de 1870, les lanciers de l'armée prussienne, les uhlans, s'installent dans la propriété et, la guerre finie, la propriétaire du château refuse de revenir dans cette demeure que l'ennemi a occupée. Elle se retire dans le pavillon du jardinier et vend ultérieurement son château. La commune le rachète en 1984, et le transforme en mairie.
ÉCOLE COMMUNALE 1899 Architecte : Valseur Pierre meulière Rue du Général-Leclerc
Un maître d'école est mentionné à Forges dès 1708. Vers 1850, deux écoles sont implantées dans le village, celle des garçons, laïque, aménagée par la commune en 1834, et celle des filles, propriété de mademoiselle de Saint-Vincent, tenue par des religieuses. En 1882, devant les demandes réitérées de l'Inspection académique, qui dénonce l'insalubrité de l'école des garçons, et les menaces du conseil général de procéder d'office à l'étude d'un projet de construction d'un nouveau bâtiment, la municipalité vote le principe de ces travaux. L'implantation de la nouvelle école suscite des controverses. En 1889, le conseil municipal décide l'étude du projet de construction, mais le terrain convenable n'est trouvé qu'en 1895. Le groupe scolaire est ouvert en octobre 1899. Il comprend alors deux classes uniques pouvant contenir chacune 72 enfants, l'une destinée aux filles, et l'autre aux garçons, sépatées par un pavillon central divisé en deux parties égales, où logent les instituteurs.
PATRIMOINE & ENVIRONNEMENT....